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Le Pays d'Auge

 

Le Pays d'Auge est peut-être la région naturelle de France la mieux caractérisée, dont la délimitation, basée sur la géologie et la géographie, a été consacrée par un décret datant de 1942. On y découvre partout les caractéristiques identiques de sol, de climat, de production, d'habitat, de moeurs même.

Situation :

Le Pays d' Auge est traversé par le 49° parallèle, presqu'île mi-chemin entre l' équateur et le Pôle Nord. Le méridien 0 passe à Villers-sur-Mer. Il s' étend sur 3 départements : Calvados, Orne et Eure, avec une superficie de 257150 hectares, l' équivalent de la moitié d' un département. Avec 167 000 habitants, ce terroir est aussi peuplé que le département de plâtrée, ou celui de la Creuse, ou que les deux départements réunis des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence.  

La carte présente le Pays d' Auge comme un vaste triangle dont la partie supérieure est la façade maritime qui s' étend de l' estuaire de la Seine, à l' est de Honfleur, jusqu'au l' embouchure de l' Orne. Le côté droit va de Honfleur jusqu' aux massifs forestiers du Perche, par Cormeille, Orbec, Gacé, Le côté gauche s' étend de Merville-Franceville par Mézidon, Saint-Pierre-sur-Dives, Trun, Chambois, jusqu'au Exmes (prononcer aime).

Deux fleuves irriguent le pays et drainent les eaux vers la Manche : la Dives (cours 100 km) avec ses affluents, le Doigt, la Dorette, la Vie, l'Oudon, le Laizon et la Muance ; la Touques, qui reçoit la Calonne et l'Orbiquet (cours 108 km). Au centre, Lisieux, la capitale compte 25 000 habitants. A mi-chemin, vers le Nord, Pont-1'Evêque. Vers le Sud, Livarot, Vimoutiers, le haut pays dont les collines culminent à 300 m.

Sa population stagne depuis le recensement de 1872, Le littoral qui en représentait 2,5 % en 1872, arrive en 1980, à 10 % de la population augeronne. Très dispersés, les habitants sont répartis sur 340 communes dont 40 %, soit 123, comptent moins de 200 habitants. 

Le Pays d' Auge, le « Pagus Algiae » du haut Moyen Âge, doit son unité à l' humidité de son sol argileux et à son climat maritime. Les grandes réserves d' eau accumulées dans le sous-sol entretiennent une végétation luxuriante qui résiste longtemps à la sécheresse, lorsque par hasard celle-ci se produit. Il est rare que l' herbe jaunisse et il faut plus d' un mois sans aucune pluie pour que le « tapis vert », si caractéristique du Pays d' Auge, en vienne à se transformer « en paillasson », si fréquent dans d' autres régions de France.

Ses sols sont riches et fertiles, Une partie, « les grands fonds » convient admirablement au herbages débouche ; les herbages des coteaux conviennent particulièrement aux vaches laitières. Les plateaux limoneux sont réservés aux labours. La forêt s' accommode des terres les moins fertiles.

Son climat est particulièrement favorable. La température, généralement douce, sans maxima ou minima excessifs, sans grands écarts entre les saisons, l' abondance des pluies et leur répartition sur un nombre de jours important, l' humidité presque constante de l' atmosphère font du Pays d' Auge, au sous-sol, argileux et imperméable, la région d' élection pour la prairie et l' élevage.

Les douceurs de l' hiver permettent très souvent aux bestiaux, tout au cours de la mauvaise saison, de continuer à «dépouiller» ce qui reste d' herbe.

Le climat, le sous-sol, le sol «s' associent» en quelque sorte dans le Pays d' Auge pour créer son originalité et renforcer son unité.

Ce pays dégage un impression d' abondance naturelle, d' opulence, de vie facile et paisible. Au printemps, les herbages et les coteaux ressemblent à des corbeilles où s' étale la mousse rosé et blanche des pommiers et des poiriers en fleurs.

La richesse du sol, la gracieuse beauté des paysages et des maisons ont engendré une civilisation rurale et un type d' humain indépendant, bon vivant, subtil et réaliste, et souvent plein d' humour.

Pays de forêt et de paturages

On a longtemps recherché l'origine de l'appellation « Pays d'Auge ». 

M. Jean BARD, dans la revue Le Pays d'Auge du mois d'août 1951 en donne une explication qui résume parfaitement toute la géographie de cette région naturelle.

Tout le monde admet que le plus ancien nom de notre Pays était Saltus Algie - forêt d'Auge. 

En cherchant la traduction exacte de Saltus, et en essayant de savoir ce qui différencie ce mot de Silva (Forêt en latin), M. BARD a trouvé dans un lexique de Louis BAIZE, cette traduction textuelle de Saltus: « Région boisée et montagneuse, entrecoupée de ravins, propre au pâturage ».

Il faut reconnaître que cette définition s'applique exactement au Pays d'Auge. 

Quant à Algie, ce mot viendrait d'un nom commun d'origine germanique qui signifierait : « Pâturage baigné par un cours d'eau ».

Notre Pays est boisé, vallonné, entrecoupé de ravins, propre au pâturage, baigné d'innombrables cours d'eau.

Ce sont là les caractères géographiques essentiels de notre région. Ils sont de nature à confirmer d'une manière. très vraisemblable cette appellation de Saltus Algie - Pays d'Auge.

Les Modifications apportées par l'homme 

L'étude du sol et du sous-sol, celle du climat et des eaux, celle enfin du relief, nous montrent le cadre de vie où l'agriculteur augeron travaille.  

Mais le travail humain a parfois tellement transformé le paysage qu'il semble ne plus guère rester de trace de ce qu'a pu être à l'origine « le tapis végétal ».

Dans l'étude de la flore des prairies, il est pratiquement impossible de savoir quelle est la part de la végétation spontanée et quelle, est celle de l'apport humain.

La forêt, par contre, représente l'association végétale « primitive » de la zone tempérée, lorsqu'elle n'est pas une forêt de reboisement entièrement créée par l'homme (forêts de peupliers, de pins, de sapins).

La forêt a été, au cours des âges, exploitée par l'homme, mais après chaque coupe, elle s'est renouvelée naturellement, sans intervention humaine.

On peut donc dire que la forêt représente plus fidèlement la flore primitive. Elle est le plus souvent l'œuvre de la nature seule, ce qui n'est pas le cas des prairies.

Sources :

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