FLORE & FAUNE

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LA FLORE DES PRAIRIES

 

Nous savons qu'il est impossible de séparer le sol de la végétation et qu'il existe une flore dominante propre à chaque terrain.

La flore des herbages du Pays d'Auge est absolument caractéristique. 

Prise dans son ensemble, elle ne ressemble, en aucune manière, à celle des herbages des régions voisines, de la plaine de Caen, de Falaise ou d'Argentan à l'ouest, du Pays d'Ouche à l'est.

Les herbages du Pays d'Auge sont des herbages permanents, qui existent de tout temps et ne font jamais l'objet d'aucun labour avec culture temporaire.  

Nous descrirons brièvement les principaux types d'herbages qui caractérisent le Pays d'Auge.

 

1° Les herbages des vallées sont les plus riches de la région, les alluvions argileuses des rivières entretenant une végétation luxuriante naturelle.

Ray-Grass

Paturin

Trèfle blanc

Crételle

Les meilleurs herbages ne comportent que de bonnes graminées et des légumineuses avec abondance de paturin, de ray­grass et de trèfle blanc.

Parmi les graminées, le paturin des prés est très apprécié. Il est surtout exigeant en potasse et en azote. C'est une plante très avantageuse dans les prairies de fauche.

Le ray-grass est très estimé dans les prairies d'élevage et d'engraissement. Il est moins commun dans les vieilles prairies que dans les prairies bien entretenues car il demande un sol riche en potasse et en acide phosphorique.

Il y a généralement très peu de fétuques des prés. Cette graminée est plus estimée dans les herbages que dans les prairies de fauche.

La crételle se rencontre presque exclusivement dans les her­bages à pâturer où elle est presque aussi commune que le ray-grass. Elle fournit un fourrage de qualité, mais pas très abondant.

La Houlque laineuse est malheureusement trop commune dans le Pays d'Auge, surtout dans les prairies à pâturer. C'est une plante mal acceptée par les bovins (surtout les vaches laitières). Elle se développe dans les sols les plus riches en azote.

Il en est de même du Dactyle qui n'est pas très recherché et doit être considéré comme une plante d'ordre secondaire dans le Pays d'Auge. Le cheval accepte bien cette graminée.

L'Orge faux seigle, le Fromental, la Floue odorante, etc..., n’entrent que pour une faible part dans la constitution de la flore. Parmi les légumineuses, le trèfle blanc est le plus estimé. Il est un indice certain de la richesse des herbages. C'est la légumineuse par excellence des prairies, réputée pour les bœufs à l'engrais et plus encore pour les vaches laitières. C'est une plante exigeante en acide phosphorique, en potasse et en chaux, c'est pourquoi on la rencontre en quantité beaucoup moindre dans les vieilles prairies appauvries et acides. Le trèfle des prés est plus abondant dans les prairies de fauche que dans les prés à pâturer.

Les autres légumineuses (Trèfle rampant, Minette, Lotier corniculé, Cesse des prés, Vesce à grappes) ne se rencontrent qu'en faible proportion.

Dans les herbages de vallée, l'humidité est parfois excessive. Les parties basses, les fossés d'écoulement peuvent comporter quelques roseaux. Dans les parties un peu moins humides, mais encore d'une humidité très excessive, on trouve carex et laîches, puis joncs ; la prêle des champs est assez rare. Dans certains herbages, on rencontre la prêle élevée qui représente alors une véritable infestation. Les chardons sont souvent assez répandus dans les vallées.

 

2° Les herbages à flanc de coteaux sont situés en terrains argileux (callovien, oxfordien, argile à silex) avec quelques affleurements de craie glauconieuse. Plantés de pommiers en général, ils sont très souvent de fort belle qualité quand l'épaisseur des terres argileuses est suffisante.

On y retrouve les graminées et les légumineuses précédemment énumérées.

Les herbages en coteau et en plateau comportent couramment, en plus des bonnes graminées et des légumineuses, des plantes inutiles comme la renoncule, le plantain (lancéolé en majorité). le pissenlit, la centaurée jacée dans les prés de fauche (ânon). la grande oseille, appelée dans la région «doche».

Dans les herbages les plus maigres, le bugle, la pâquerette, un peu d'achillée millefeuille.

Sur les affleurements de craie glauconieuse principalement, les terrains sont évidemment calcaires. Il en résulte une nitrification rapide et intense qui favorise le développement des graminées comme la Houlque, le Dactyle, la Crételle, le Ray-grass, la Fétuque des prés, et une mauvaise graminée que délaisse le bétail : le brachiopode penné, appelée herbe sûre. Elle ne peut être consommée que très jeune avant la formation de cristaux siliceux qui la rendent dure et râpeuse.

Ce grand développement des graminées nuit à celui des légumineuses. Le trèfle, en effet, n'est généralement pas très abondant, malgré la présence du calcaire ; cela est dû certainement à l'insuffisance de potasse et d'acide phosphorique.

Bien souvent très pentu, le coteau est recouvert d'une pelouse qui laisse apparaître çà et là des taches blanches trahissant l'affleurement du calcaire. Aux premiers soleils du printemps, un soupçon d'air méditerranéen y flotte, vite confirmé par l'apparition d'une végétation herbacée, colorée et pleine de senteurs serpolet, origan, anémone pulsatile, germandrée petit-chêne, coronille mineure, nombreuses orchidées... L'été, la pelouse, parée de couleurs vives, s'anime du vol des papillons et des stridulations d'une multitude d'insectes.

Le sol maigre et pierreux, perméable à l'eau contraste avec la splendeur florale de ces coteaux. La pelouse plus ou moins rase qui s'y développe, regorge de plantes variées, parfois rares. Recherchant la pleine lumière, elles préfèrent l'exposition sud et sont capables de supporter la sécheresse et les excès de calcium du sol. 

Cette végétation héberge une multitude d'insectes, notamment des papillons qui trouvent là quantité de nourriture et profusion de nectar. Les argus bleus, petits papillons aux ailes bleu-nacré, sont des hôtes typiques de ces milieux secs.

Leurs chenilles se nourrissent surtout des fleurs de divers papilionacés lotiers, trèfles, coronilles...

La pérennité des pelouses sur ces coteaux, est bien souvent liée au pâturage.

L'évolution naturelle de ces milieux se traduit généralement par l'apparition d'arbustes comme le bois de Sainte Lucie, la viorne lanthane. Pour les plus caractéristiques, mais aussi le cornouiller sanguin, le prunellier, l'ajonc... Ce sont les "picanes" du Pays d'Auge. Elles précèdent un boisement plus étoffé.

3 ° Sur les plateaux enfin, nous trouvons des herbages qui sont établis soit sur l'argile à silex, soit sur le limon des plateaux lus ou moins argileux, qui couvre en certaines parties cette argile à silex.

La flore est dans les meilleurs herbages toujours la même.

Les herbages des crêtes ont parfois été conquis récemment sur les bois. On y rencontre alors un peu de fougères, des colchiques, parfois un peu de genêts, et, dans quelques prés de fauche, le rhinanthe.

Les renoncules ou boutons d'or se rencontrent partout.

Dans l'ensemble, les graminées sont plus abondantes dans les prairies de fauche où elles forment environ 75 à 80 % de la composition des fourrages ; tandis que les légumineuses, au contraire, arrivent à couvrir 35 à 40 % des meilleurs herbages pâturés.

Les plantes nuisibles ne constituent, en règle générale, qu'une partie insignifiante des fourrages.

Il n'existe dans le Pays d'Auge aucune prairie artificielle (à l'exception de quelques semis de trèfle hybride, dans des céréales de printemps, mais cela est sans importance pratique puisque, ainsi que nous l'avons dit plus haut, les labours dans le Pays d'Auge ne couvrent qu'environ 1% des surfaces cultivées).

 

LES FORETS

 

Les massifs boisés sont nombreux dans le Pays d'Auge et sont très souvent localisés sur les affleurements de craie qui couronnent les plateaux. Ils se trouvent donc à flanc de côteaux dominant les vallées.

Les forêts comprennent une partie en futaie ( chênes, bouleaux, hêtres, trembles, frênes et merisiers), l'autre partie en taillis (bouleaux en majorité, chênes, hêtres, coudriers, frênes, érables).

Les bois ont été très affectés, comme la plupart d'ailleurs, par les coupes sombres effectuées sous l'occupation allemande 1940-1944.

Sources :

 

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