LES SOLS

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Le Sol

 

C'est la couche superficielle de l'écorce terrestre, formée d'éléments meubles, qui nourrit les plantes.  

Le sol porte la végétation et les cultures.

Le plus souvent, le sol résulte de la décomposition, de la désagrégation des roches sous-jacentes sous l'action des agents atmosphériques (air, pluie, alternatives de chaleur et de froid...). Ce travail de décomposition donne des produits plus ou moins meubles que modifient le mélange de débris végétaux et animaux, les toxines secrétées par les racines de certaines plantes qui constituent des combinaisons physiques et chimiques nouvelles, l'homme enfin par des amendements et des engrais, par diverses façons culturales.

Néanmoins, le sol reste le reflet du sous-sol. 

C'est ainsi, par exemple, que sur un sous-sol d'argiles ou de marnes, tend à se développer un sol de terres fortes, lourdes, froides (c'est-à-dire difficiles à réchauffer), privées d'éléments calcaires qu'on devra leur fournir pour les améliorer.

Il arrive aussi que le sol soit un apport étranger au sous-sol mis en place par des éboulis sur les pentes, par ruissellement, ou encore par dépôts d'alluvions fluviaux.

La nature de ce sol, évidemment tout autre que celle du sous-sol, peut alors donner au pays un aspect entièrement différent de celui qu'il aurait sans cette couverture étrangère. Il n'est pas dou­teux, par exemple, que si la basse vallée de la Dives n'avait été recouverte de riches alluvions modernes, elle ne connaîtrait pas cette fertilité légendaire qui faisait dire à Etienne PASQUIER, en 1611: « le baston que l'on y couche le soir est demi couvert d'herbe le lendemain... »

 

Les Sols du Renouard

 

Lien avec les conseils de jardinage

Nous allons examiner successivement quelques types de terrains classés d'après les formations géologiques qui leur ont donné naissance, c'est-à-dire d'après le sous-sol :

1 ° SOLS ARGILEUX.

Tous les terrains qui dérivent soit de la couche Callovienne, soit de l'étage Oxfordien, soit encore de l'argile à silex, présentent des caractères semblables. Ce sont les plus répandus.

Il s'agit, avant tout, de terres lourdes, compactes, très imperméables, difficiles à travailler.

C'est pour ces diverses raisons que, petit à petit, les labours ont complètement disparu pour laisser la place aux prairies.

Ces terres argileuses sont, la plupart du temps, presque totalement dépourvues de calcaire, ce qui nuit considérablement à la nitrification. En effet, il semble que l'azote contenu dans le sol, pour être assimilable par la plante, doit être réduit à l'état de nitrates (nitrate de chaux, nitrate de soude). L'azote organique, provenant en particulier des déchets animaux, se transforme d'abord en acide nitreux puis en acide nitrique. Si la chaux fait défaut dans le sol, l'acide nitrique reste à l'état d'acide non assimilable par la plante. C'est pourquoi les sols argileux sont presque tous « acides », contenant en excès de l'azote non assimilable qui nuit en particulier au développement du trèfle, développement également contrarié par l'insuffisance d'acide phosphorique. Par contre, la potasse est en bonne proportion.

Comme graminées, on rencontre surtout la Crételle, du Ray­Grass, de la Houlque, puis de la Phléole, de la Flouve, du Dactyle, du Paturin des prés. Le trèfle blanc est souvent en quantité insuffisante et le trèfle des prés pratiquement absent.

Ces sols sont imperméables. Lorsque l'eau ne trouve pas d'écoulement, il arrive souvent que la flore prenne l'aspect de celle des sols marécageux (joncs, laîches, prêles, carex, renoncules, etc...).

Quoique très imperméables, ces sols craignent la grande sécheresse, sous l'action de laquelle ils se fendillent. Les silex, lorsqu'ils sont trop abondants dans le sol, peuvent nuire à sa productivité.

Les pommiers réussissent bien sur ces sols. Notons que leur présence est susceptible de modifier la flore. Autour d'eux, les déjections animales sont beaucoup plus abondantes et enrichissent le sol en azote, ce qui favorise le développement des graminées au détriment des légumineuses.

Dans l'ensemble, ces prairies sur terrains argileux peuvent être améliorées par des drainages, lorsqu'ils sont possibles, et par des épandanges de chaux et de scories.

 

2° SOLS DÉRIVANT DES ÉTAGES CORALLIEN ET ASTARTIEN.

Ces étages n'occupent qu'une bien faible partie de notre commune. L'étude des sols qui en dérivent ne présente donc qu'un intérêt secondaire.

Bornons-nous à souligner que les sols reposant sur du Corallien sont généralement argilo-calcaires, souvent pauvres en acide phosphorique et moins ferrugineux que les sols de l'Oxfordien.

Les sols dérivant de l'étage Astartien sont constitués par un mélange de sable et de marnes, le sable étant en plus forte proportion.

Ces sols manquent de chaux et d'acide phosphorique. Ils ont souvent tendance à être envahis par des fougères, des bruyères, des genêts. C'est cependant sur ces sols que l'on rencontre les meilleurs crûs de cidre.

 

3° SOLS DÉRIVANT DE L'ÉTAGE CRÉTACIQUE.

Ces sols peu répandus se rencontrent seulement à flanc de coteaux. Ils apparaissaient, sur les pentes, réduits à l'état de « couronnes » étroites, entourant les plateaux. Sur ces pentes abruptes, la terre arable a une faible épaisseur, étant constamment entraînée, par ruissellement, vers les parties basses.

Ces terrains sont évidemment calcaires. Il en résulte une nitrification rapide et intense qui favorise le développement des graminées comme la Houlque, le Dactyle, la Crételle, le Ray­Grass, le Brachypode penné (herbe sûre), la Fétuque des prés, etc... 

Ce grand développement des graminées nuit à celui des légumineuses. Le trèfle, en effet, n'est généralement pas très abondant, malgré la présence du calcaire ; cela est dû certainement à l'insuffisance de potasse et d'acide phosphorique.

 

4° SOLS DÉRIVÉS DU LIMON DES PLATEAUX.

Le limon des plateaux constitue une formation géologique importante du Pays d'Auge et surmonte, dans certaines parties, l'argile à silex.

Il donne naissance à des terres brunes, profondes, qui, généralement, craignent peu la sécheresse, « l'herbe ne brûle pas ».

Ces terres limoneuses sont encore appelées « terres franches », terme impropre, car cette appellation est réservée aux terres dont la composition physique est parfaitement équilibrée. Il n'en est pas ainsi, car dans ces sols, la chaux est toujours en quantité très insuffisante, ainsi que l'acide phosphorique. Par contre, ils sont riches en azote et en potasse.

On trouve surtout comme graminées : du Ray-Grass, du Paturin, de la Fléole, de la Crételle, puis de la Flouve, de la Houlque et du Dactyle.

Le trèfle blanc a une extension plus importante que le trèfle des prés.

Sur les terres limoneuses des plateaux, la plantation des pommiers est à recommander, car ils ont pour effet de maintenir une humidité et une fraîcheur favorables à la production herbagère.

Notons enfin que ces terres sont celles du Pays d'Auge qui conviennent le mieux aux labours. C'est principalement sur les plaques de limons que subsistent les cultures.

Celles-ci malgré tout n'occupent que 1% de la surface cultivée du Pays d'Auge. Autrement dit, il y a 1 hectare de labours pour 99 hectares de prairies.

Source : Géographie physique du Pays d'Auge par Jacques André Duval  

 

Conseils de Jardinage

Le Sol

La connaissance de la structure du sol, de sa terre, indique les catégories de plants qui auront les meilleures chances de réussite et le meilleur rendement.

Prélèvement : faire le prélèvement à différents endroits entre 30 et 60 cm de profondeur.

Mélangez plusieurs de ces prélèvements versez dessus quelque goutte de vinaigre, si vous constatez une effervescence il s'agit d'un sol calcaire.

Test : prenez une petite poignée de terre, humectez légèrement d'eau et faire rouler en malaxant entre le pouce et les autres doigts, si la sensation est rugueuse et qu'il est impossible de faire une boulette qui ne se désagréger pas il s'agit d'un sol léger. Une pluie forte disparaît rapidement dans ce type de sol.

S'il y a une sensation savonneuse, adhérence au doigt formation d'une boulette ferme et déformable, en séchant sensation de talc il s'agit d'un sol lourd. Après une forte pluie il y a persistance de flaques d'eau, à sec présence de crevasses et fissures.

Mesure du PH : Taux d'acidité et d'alcalinité avec un coffret test qui indique suivant les couleurs le PH. Un sol calcaire aura toujours un PH supérieur à 7.0, un sol acide a un PH inférieur à 6.0. Cette analyse indique la nature des amendements, pas de chaux sur un sol calcaire par exemple, ainsi que les plantes qui profiteront au mieux du sol. Voir détails sur sites préférés. 

Exposition

L'exposition des plants est fonction de la variété, de leurs besoins en soleil, humidité ceci est d'ailleurs indiqué sur les sachets de graines..

Rotation des Cultures

Ne jamais planter au même endroit deux, voire trois années de suite la même variété de plants. En effet diverses maladies sont présentes dans le sol du plant cultivé; si vous placez un même plant au même endroit il y a contamination immédiate.

Les plants "tirent" du sol une catégorie particulière d'éléments, si vous plantez l'année suivante au même endroit ces éléments sont rares car non reconstitués et alors vous avez un rendement faible.

Rendement faible veut dire plants chétifs sujets aux maladies.

Même dans un jardin de taille modeste cette règle est applicable.

Arrosages

Les arrosages quand ils sont nécessaires se feront de préférence avec de l'eau de pluie récupérée en sortie de gouttière dans un fut.. C'est économique, l'eau est à température ambiante, pas de chlore.

Evitez l'arrosage au jet qui consomme beaucoup d'eau, est peu efficace, favorise l'apparition des maladies. Ne jamais arroser les feuillages. Préférez l'arrosage du soir, il n'y a pas d'évaporation, les plants profitent alors au maximum.

Un arrosage abondant et espacé est préférable aux arrosages quotidiens faibles.

Rappelez vous aussi "qu'un binage vaut deux arrosages".

Compost

Le silo à compost peut être confectionné en bois ajouré, ou plus simplement sur une surface à même le sol, entourée d'une haie en prévoyant un passage de la largeur d'une brouette.

Il se constitue par l'apport des déchets végétaux ménagers et du jardin ( feuilles , gazon, branches broyées).

Ne pas y inclure de pelures de fruits ou agrumes traités car le compost doit être un nid de bactéries, vers et autres et les traitements des fruits et agrumes s'opposent précisément à leur développement. Alternez si possible les couches des différents végétaux séparées par un peu de terre.

Le compost est "prêt" lorsqu'il n'y a plus de vers dedans et son aspect noir de terreau. 

Si vous pouvez disposer d'algues de mer, plumes, cheveux, incorporez les à votre compost il sera encore plus riche en oligo-éléments.

 

Images et textes extraits de :

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